Comment Prométhée prend son envol

Tout réussit à Prométhée. La startup, qui développe une constellation de nanosatellites, a réussi une deuxième levée. Créée en 2020, elle prévoit de lancer son premier satellite dès 2023.
Michel Cabirol
(Crédits : DR)

Depuis sa création en 2020, Prométhée a brûlé les étapes. Le président de cette startup spécialisée dans l'observation de la Terre, Olivier Piepsz, imprime d'ailleurs un rythme d'enfer pour emmener Prométhée le plus vite possible en haut de l'Olympe. Et le succès sourit pour le moment à Prométhée tant sur le plan financier qu'au niveau opérationnel et commercial. Prométhée est véritablement en train de prendre son envol. Après avoir levé 2,2 millions d'euros dès 2020 et décroché 800.000 euros de subventions, cet ancien des maisons Safran et Dassault a réussi sa deuxième levée (4,72 millions) avec l'objectif de faire monter en puissance sa startup.

"C'est une première étape, nous avons un objectif de lever cette année 15 millions d'euros (en cumulé depuis la création, ndlr)", explique Olivier Piepsz dans un entretien accordé à La Tribune. Ainsi, Prométhée est déjà en discussions avec des partenaires dits stratégiques comme Tikehau et le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ces investisseurs seraient suivis par d'autres acteurs financiers. Ce qui permettrait à Olivier Piepsz de réaliser une nouvelle levée de 4 à 5 millions d'euros supplémentaires en plein cœur de l'été. "Ces investisseurs pourront aider le déploiement de toute la constellation", précise-t-il. Enfin, d'ici à la fin de l'année, Bpifrance accompagné d'un pool bancaire pourrait apporter un soutien financier à Prométhée tout en lui octroyant un prêt d'amorçage.

Premier satellite lancé en 2023

Prométhée est également pressé sur le plan opérationnel. Il devrait lancer en 2023 son premier satellite multispectral d'observation de la Terre ProtoMéthée-1, fabriqué par le constructeur lituanien NanoAvionics, qui a été sélectionné à l'issue d'une compétition. "NanoAvionics est super compétitif, a d'excellentes technologies et a une bonne maîtrise des processus. Ils sont très NewSpace", explique Olivier Piepsz. C'était également le seul fabricant qui permettait à Prométhée de lancer un satellite en 2023. Premier de cordée, ce dernier va permettre de valider toute la chaine de valeur ajoutée visée par la startup - du satellite à la station-sol en passant par le traitement des images mais aussi les technologies de connectivité interconstellation. Tout ce retour d'expériences sera essentiel dans le cadre du développement de la constellation Japetus, un programme national dont Prométhée a été sélectionné en tant que maître d'oeuvre.

La startup travaille également d'arrache-pied pour lancer fin 2023 ou début 2024 ProtoMéthée-2, un satellite doté d'une caméra hyperspectrale. "L'objectif est d'aller le plus vite possible, assure-t-il. Dans le NewSpace, nous sommes des obsessionnels de la montre c'est-à-dire être les premiers et le meilleur. On veut être très vite là-haut pour confirmer notre objectif de devenir un véritable opérateur".

La constellation Japetus

A travers le programme Japetus lancé dans le cadre du plan de relance spatial piloté par la Direction générale des entreprises (DGE) et le CNES, Prométhée souhaite développer une constellation d'une vingtaine de nanosatellites disposant d'une résolution métrique grâce aux caméras de Safran Reosc et surtout offrant "une revisite révolutionnaire". Soit une revisite tous les trois quarts d'heure de la même zone. "L'objectif est d'avoir une réactivité dix fois meilleure qu'actuellement. Nous voulons offrir des images tout le temps et à toute heure", souligne Olivier Piepsz. Le patron de Prométhée veut également développer "l'hyperréactivité" pour fournir le plus vite possible les images aux clients. "Si nous sommes capables d'offrir ce service, nous serons meilleurs que les Américains", assurent Olivier Piepsz.

Dans ce contexte, Prométhée propose aux pays d'acquérir une souveraineté spatiale en dupliquant le modèle de cette constellation et de ses services. Cette offre commerciale a déjà séduit une dizaine de pays avec lesquels Prométhée est en négociations, notamment avec le Nigéria. La startup a ainsi signé en novembre dernier une lettre d'intention posant les bases d'une coopération à large spectre.

Michel Cabirol

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